Interview du père Georges Nsafu Nsafu
■ D’où venez-vous Père Georges ?
J’ai survolé les 2/3 de l’Afrique et la Méditerranée (8.000 mille kilomètres !) pour vous rejoindre, puisque, comme le père Roger, je viens d’Afrique centrale, de la République Démocratique du Congo. Plus précisément, dans la Province du Bas Congo, de Kidima (à 30 km de Boma, ancienne capitale et ville portuaire sur la rive droite du grand fleuve Congo qui débouche ici sur l’océan Atlantique).
■ Parlez-nous de votre famille ?
Je suis né le 24 mai 1961 (ne cherchez pas, cela fait 52 ans, 1 de plus que le père Roger !) dans un petit village Nganda-Pfuku, à 12 km de Tshela). Quatrième enfant d’une famille chrétienne, j’ai 2 frères aînés, hélas décédés, et une sœur. Mon père était chauffeur-mécanicien et forgeron du village. J’ai bénéficié, grâce à mes parents, d’une bonne scolarité primaire. Ils m’ont ensuite permis de faire mes études secondaires au petit Séminaire et au Lycée. J'ai été ordonné prêtre le 25 août 1991 à Kangu à trente ans.
■ Est-ce au petit Séminaire, ou lors d’une rencontre pendant vos études, que vous avez décidé de devenir prêtre ?
En réalité, ayant fréquenté, dès l’école primaire, des Missionnaires belges, j’ai toujours su que je voulais devenir comme eux. Mon parcours au petit puis au grand Séminaire m’est apparu comme le chemin normal pour réaliser mon projet de vie.
■ Père Georges, quel chemin avez-vous parcouru, après vos études secondaires, pour devenir prêtre ?
Un long parcours, en alternance, permettant d’être enseignant et enseigné.
Je l’’ai débuté en 1982, comme Aspirant enseignant au petit séminaire de Mbata-Kiela (1 an). Puis j’ai fait mes études de philosophie au grand Séminaire Abbé Ngidi (3 ans). Ensuite j’ai passé mon année de Régence (stage avant la théologie) au petit Séminaire. Puis j’’ai fait mes études de théologie au grand Séminaire de Mayidi (4 ans). Et enfin, j’ai été ordonné prêtre le 25 août 1991 à Kangu.
■Vous aviez donc alors 30 ans ; aujourd’hui, 22 ans se sont écoulés depuis votre ordination, quelles ont été vos différentes affectations ?
En 1991-92, je suis Vicaire dans la paroisse Christ-roi à Boma (dont le père Roger est originaire). En 1992-93 je reviens au petit Séminaire comme Professeur. En 1993-1996 je suis l’Econome du grand Séminaire de Boma. Ensuite, commencent des responsabilités pastorales plus larges :
Curé de ville à Boma (1996-1999).
Curé de brousse dans la Paroisse de Mvuangu (paroisse composée de grandes communautés regroupant de nombreux petits villages (1999-2001).
Curé de brousse à Vaku (2001-2004)
Curé-Doyen de Tseke-Mbanza, Paroisse semi-rurale très étendue (2004-2010).
Curé de Kidima (2010-2013) .
■ Dans quel contexte avez-vous été amené à quitter vos racines et vos paroissiens pour venir en France ?
Selon l’Encyclique Fidei donum du pape Pie XII du 21/04/1967, les évêques sont engagés à raisonner non pas en fonction de leur seul diocèse, mais avec le souci partagé de l’Eglise universelle. C’est ainsi que l’on parle de « prêtre fidei donum », (prêtre don de la Foi) envoyés en mission temporaire sur d’autres continents que le leur. C’est ainsi que plus de 1000 prêtres français sont partis, dans les 50 ans qui ont suivi cette Encyclique, en Afrique, Amérique ou Asie. Bien entendu, le Concile Vatican II a confirmé la nécessité de ces échanges. Il s’agit, aujourd’hui, de pallier à la pénurie de prêtres, particulièrement en Europe, mais aussi d’Evangéliser des régions qui se déchristianisent. Les « prêtres fidei donum » sont aussi des traits d’union entre leur Eglise d’origine et leur Eglise d’accueil.
L’évêque du diocèse de Boma m’a désigné pour venir en renfort du diocèse de Saint-Etienne. J’ai accepté cette mission dans le même esprit que pour les précédentes charges.
■ Il y-a-t-il une durée convenue entre l’évêque et vous pour ces difficiles missions transcontinentales ?
Oui, l’engagement de départ est de 3 ans, mais ces 3 ans sont renouvelables, en cas de nécessité (comme ce fut le cas, à Boën, pour le Père Roger), mais ceci se décide plutôt entre évêques.
■ Père Georges, merci beaucoup de nous avoir accordé ce 1er entretien. Bien que peu d’heures se soient écoulées depuis votre atterrissage en France, j’aimerais vous poser une dernière question : qu’attendez-vous des paroissiens de St Vincent en Lignon ?
J’attends leur collaboration et leur communion, pour qu’ensemble nous participions activement au renouveau de la Paroisse St Vincent, et par là à celui du Diocèse de St Etienne. J’ajoute le souhait de bénéficier de paroissiens qui chantent volontiers, avec, si possible, une belle chorale paroissiale.
Propos recueillis le 2/10/2013 par Joël Magand
La République Démocratique du.Congo
RELIGIONS : 50% des habitants en RDC sont catholiques, 20% sont protestants, 10% kimbanguistes.
LANGUES : français, lingala, kikango.
POPULATION : 66 millions de personnes