La question du manque de vocations est souvent perçue comme une fatalité. Pour éviter le désespoir, on prie un peu, sans trop y croire, et on cherche à organiser l’Église pour se passer de l’appel de Dieu qui semble faire défaut. On peut aussi être tenté de diluer la question des vocations particulières dans la vocation commune à la sainteté. Les Évangiles nous révèlent que la question de l’appel est au cœur du ministère de Jésus. L’histoire de l’Église nous révèle un foisonnement de vocations particulières pour répondre à la diversité des besoins, au fil des siècles. Dans la foi, nous savons que Dieu continue à appeler aujourd’hui comme hier. Si le problème des vocations n’est pas du côté de Dieu, il est donc du nôtre. Je vous propose donc un vrai examen de conscience sur cette question. Le Christ a dit : « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ». Comment est-ce que nous répondons à cet appel pressant du Christ aujourd’hui, personnellement et en communauté ? La prière pour les vocations particulières est-elle au cœur de ma prière ? La vocation est un appel personnel du Christ. Que faisons-nous pour aider les jeunes à vivre une vraie rencontre avec le Christ, dans la prière ? Les aidons-nous à chercher leur vocation, à se rendre disponibles à un appel du Christ, s’il retentissait dans leur cœur ? La vocation est un don de sa vie à Dieu, à l’Église et aux autres. Comment aidons-nous les jeunes à découvrir la joie de se donner de manière concrète, dans leur vie aujourd’hui ? C’est le Christ qui choisit, mais nous pouvons percevoir les signes de cet appel. Osons-
nous interpeller les jeunes et leur demander s’ils se sont posés la question de la vocation ?
Les vocations sont un don de Dieu à son Église. Remercions-nous le Seigneur pour ceux qui sont appelés ? Comment est-ce que nous les accompagnons, les soutenons ? Comment recevons-nous ceux qui nous sont envoyés ? Faut-il qu’ils entrent dans nos schémas ou sommes-nous prêts à les accueillir différents ? Comment parlons-nous des prêtres, des diacres, des religieux et religieuses entre nous, en famille ? Si les vocations sont vraiment un don de Dieu, souhaitons-nous que nos enfants, nos proches, puissent être appelés ? Tout en respectant leur liberté, leur disons-nous que ce serait une grâce pour toute notre famille ? Tout renouveau dans l’histoire de l’Église passe par un renouveau des
vocations. Ce renouveau est-il possible chez nous aujourd’hui ? Certes les vocations sont un don de Dieu, mais créons-nous les conditions pour qu’elles soient accueillies et puissent se déployer ? Quelle conversion personnelle ai-je à vivre aujourd’hui pour que les vocations puissent renaître dans notre Église ?
+ Sylvain Bataille, Évêque de Saint-Étienne